Hypovigilance, fatigue et conduite
L’hypovigilance est un état intermédiaire entre la veille et le sommeil se traduisant par des épisodes de somnolence et de « micro-sommeils ». Les facultés d'observation et d'analyse sont alors très réduites. La fatigue est la diminution progressive de la vigilance physique et mentale qui conduit vers la somnolence et le sommeil. Sur le réseau autoroutier, la fatigue au volant est la première cause d’accident mortel, sur les autres routes, elle est responsable de 20% de la mortalité routière. Pourtant ces facteurs du risque routier restent souvent sous-estimés par les conducteurs.
Objectifs de la formation
Être conscient qu'il est difficile de reconnaître sur soi les signes de fatigue
La fatigue au volant et l’hypovigilance peuvent survenir à tout moment. Pour prévenir du risque de somnolence, même si ce n’est pas toujours facile, il est important de reconnaître les signes de la fatigue. Picotements aux yeux, bâillements et la tête qui devient lourdes sont des signes qui doivent vous alerter. Inutile de lutter, une seule solution : s’arrêter et faire une pause.
Avoir des notions de physiologie
Certains conducteurs sont plus exposés à la somnolence au volant, les jeunes de moins de 25 ans, les personnes de plus de 50 ans sujettes au syndrome d’apnées du sommeil ainsi que les personnes qui travaillent à horaires irréguliers. Les effets de la fatigue mènent à plusieurs phénomènes : augmentation du temps de réaction, difficulté de maintenir sa trajectoire ou sa vitesse, baisse de vigilance et dégradation de l’attention.
Comprendre l'utilité des pauses dans l'activité de conduite
L’activité de conduite induit une fatigue physique et mentale chez le conducteur puisqu'elle mobilise ses capacités perceptives, motrices et cognitives. Chaque année, la sécurité routière rappelle aux usagers de la route l’importance de faire une pause en particulier lors d’un long trajet. Cette pause doit durer entre 15 et 20 minutes et être effectuée toutes les deux heures au minimum ou dès l’apparition des premiers signes de fatigue.
S'interroger sur ses pratiques de conduite
Une bonne hygiène de vie participe à une meilleure qualité de sommeil et évite ainsi les troubles du sommeil (insomnie, dette de sommeil…). Avant de prendre la route, pour éviter tout risque d’avoir un accident de la circulation, il faut être suffisamment reposé, manger légèrement et ne pas consommer certains produits (alcool, drogues ou médicament) qui altèrent le sommeil et la vigilance.
Avoir quelques notions relatives à la fatigue et aux accidents générées
La fatigue fait que le conducteur a du mal à rester concentrer alors que l'état somnolence est la difficulté à rester éveillé. Aux premiers signes de somnolence, il y a un risque important d’endormissement au volant. Le conducteur doit impérativement s’arrêter, le risque d’avoir un accident de la route dans la demi-heure qui suit sont multipliés par 3 ou 4.
Déroulement de la formation
La formation "hypovigilance, fatigue et conduite" se déroule sur une journée, soit 7 heures de formation. La journée est animée par un intervenant formateur en sécurité routière et peut se dérouler dans ou hors de l'entreprise. L'intervenant aborde plusieurs thématiques : facteurs endogènes et exogènes, signes avant-coureurs, risques de la conduite sur autoroute et de nuit, accidentologie, précautions à prendre, installation dans le véhicule...
Les symptômes de la fatigue au volant
La fatigue au volant est responsable d’un accident sur trois sur les autoroutes françaises, il faut donc la prendre très au sérieux. Au volant, quand la fatigue s’installe, votre corps vous envoie un certain nombre de signaux. Le bâillement en est un des plus connus, mais d’autres doivent vous alerter.
- Le regard : vos yeux commencent à vous picoter et vous avez de plus en plus de mal à conserver un regard mobile, donc à vous concentrer sur votre conduite. De même, vous clignez des yeux et vos paupières s’alourdissent.
- Le dos : des douleurs peuvent apparaître au niveau du dos. Nuque et épaules se raidissent et vous ressentez le besoin incessant de changer de position.
- Les jambes : peu sollicitées, vos jambes s’engourdissent et cela accentue d’autant votre inconfort.
Les facteurs aggravants de la fatigue au volant
11 minutes : c'est le temps pendant lequel un conducteur a dormi au volant de sa voiture entre Paris et Nice ! Cela correspond à des phases de micro-sommeil cumulées. Certains facteurs favorisent voire aggravent votre fatigue. Mieux les connaître vous permet d’éviter d’accumuler les risques.
- Le manque de sommeil : 1 conducteur sur 2 réduit son temps de sommeil au moment des départs en vacances. Ce manque de repos réduit la concentration sur la route et accélère l’apparition des signes de fatigue. Une bonne nuit de sommeil avant de longs trajets reste incontournable.
- Un repas trop riche : un repas trop lourd et/ou agrémenté d’un peu de vin entraîne une période de digestion propice à l’endormissement. C’est pour cela que le début de l’après-midi est une période à risque.
- Aération/chauffage/clim : une mauvaise aération de l’habitacle peut aggraver votre état de fatigue. C’est également le cas d’un excès de chauffage ou de climatisation. Veillez toujours à n’avoir ni trop chaud ni trop froid.
- Médicaments : certains médicaments sont peu recommandés voire incompatibles avec la conduite. Des pictogrammes visibles sur l’emballage vous renseignent rapidement. Dans tous les cas, reportez-vous toujours à la notice.
Les astuces contre la fatigue au volant
Les pauses font partie du trajet. Il est nécessaire de s’arrêter toutes les deux heures et plus si nécessaire, dès que les premiers signes de fatigue se font ressentir. En effet, contrairement à la faim ou la soif, il est difficile de lutter contre le sommeil et le seul remède est de dormir ou se reposer.
- Tout le monde descend : Sur une aire de repos ou dans un lieu calme et protégé, descendez de votre véhicule. Ouvrez les portières pour bien aérer l’habitacle. Vous avez soif : buvez, de l’eau évidemment. Si vous avez faim, mangez léger et équilibré.
- On se détend : Voilà quelques heures que vous êtes assis et concentré sur la route. Rien de tel que quelques mouvements pour détendre vos muscles engourdis.
- Faites de l’exercice : marcher, en faisant au moins 2 fois le tour de son véhicule, ou se promener 5 minutes sur une aire de repos : respirer profondément plusieurs fois en inspirant par le nez et en expirant par la bouche.
- Si rien n’y fait : Une pause détente peut ne pas suffire. Il n’y a pas de secret, pour repartir frais et dispo, faire la sieste est parfois la seule solution. 10 minutes suffisent pour se requinquer. Etendez votre siège, fermez les yeux, et relaxez-vous au maximum. Ne cherchez pas à dormir à tout prix, vous vous reposez, c’est l’essentiel ! De même, ne dormez pas plus de 15 minutes. Vous aurez du mal à vous réveiller d’une sieste trop longue. Si besoin, pensez à programmer un réveil.
Les fausses bonnes idées contre la fatigue au volant
- "L’air frais revigore" : ouvrir votre fenêtre en grand n’aura qu’un effet passager et les signes de fatigue réapparaîtront très vite.
- "Boire un café" : parmi les fausses bonnes idées, boire un café pour se réveiller est l’une des plus répandues. Mais il faut savoir que la caféine met un certain temps à être absorbée par l’organisme. L’effet n’est donc pas immédiat, et surtout de courte durée.
- "Musique !" : pousser la chansonnette ou augmenter le son de l’autoradio pourrait vous déconcentrer de votre conduite. Vous n’obtiendrez qu’un bon mal de tête ! A éviter, donc.
- "Fumer" : non seulement vous gênez vos gestes au volant, mais en plus la fumée réduit la quantité d’oxygène disponible dans l’habitacle. Or le manque d’air favorise l’apparition de la fatigue.
Si aucun texte ne désigne précisément la fatigue au volant, une sanction peut toutefois être prononcée sur la base de l’article R412-6 du code de la route : "Tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. Le non-respect de ce principe est sanctionné d’une amende de 35€."
L'impact sur la conduite
Les entreprises doivent sensibiliser les salariés au risque routier que représente la fatigue ou l'assoupissement au volant. En particulier pour ceux qui y sont exposés lors de leur déplacement ou missions professionnelles mais aussi lors du trajet domicile-travail.
Il faut savoir que somnoler multiplie :
- Par 2,7 le risque d'accident pour un sommeil de 5 heures sur une période de 24 heures
- Par 5,6 le risque d'accident lors de la circulation la nuit entre 2 et 5 heures du matin
- 17 heures de veille produit les mêmes effets qu'une alcoolémie de 0,50 gramme par litre de sang
- 24 heures de veille produit les mêmes effets qu'une alcoolémie de 1 gramme par litre de sang
Contactez le service commercial
Pour en savoir plus sur la formation sur la fatigue au volant et les autres formations liées aux risques routiers, vous pouvez contacter le service commercial par téléphone au 02 51 00 09 10 ou par email. Vous pouvez aussi consulter directement les autres pages de formation :