Depuis plusieurs mois, le cannabidiol (CBD) gagne en popularité grâce à ses bienfaits sur de nombreux aspects de la santé (sommeil, douleurs inflammatoires, stress…).
Mais de nombreux automobilistes se demandent si le CBD peut influencer les tests de dépistage de drogue, en particulier les tests salivaires.
En effet, les tests salivaires fonctionnent en détectant les substances chimiques présentes dans la salive, dont le THC qui est le principal composant psychoactif du cannabis. Mais existe-t-il une différence entre CBD et THC ? Quel est l’impact de consommation de CBD sur la sécurité routière ?
Nous répondons ici à toutes vos questions.
Le test salivaire est un test de dépistage qui utilise un échantillon de salive pour détecter la présence de substances dans le corps. Ce dispositif permet de détecter la présence de drogues, d'alcool ou de médicaments dans l'organisme.
Le test salivaire est utilisé pour lutter contre l'usage de drogues au volant et réduire le nombre d'accidents liés à la consommation de substances illicites.
Nous vous rappelons qu’il est interdit de conduire un véhicule après avoir consommé une substance classée comme stupéfiant et que la conduite sous l'emprise de la drogue (tout comme de l'alcool) est considérée comme un délit très sévèrement puni par la loi.
Les sanctions applicables en cas de contrôle positif sont lourdes :
Grâce au dépistage salivaire, les forces de l’ordre sont en mesure de détecter plusieurs types de drogues. La durée pendant laquelle ces substances restent détectables varie en fonction de la drogue consommée. Par exemple, dans le cas du cannabis, la durée de détection est généralement de 6 à 10 heures pour un usage occasionnel. Cependant, pour un consommateur régulier de cannabis, la durée de détection du THC, principal composant actif de la plante, peut s’étaler sur une période allant de 24 heures à 8 jours (en cas de consommation quotidienne).
Le CBD (cannabidiol) et le THC (tétrahydrocannabinol) sont tous les deux des cannabinoïdes présents naturellement dans la plante de cannabis. Cependant, ils n’agissent pas sur les mêmes récepteurs de l’organisme.
Le THC est un composé psychoactif qui agit sur les récepteurs situés dans le cerveau. Lorsqu'il se lie à ces récepteurs, il provoque une sensation d'euphorie, altère la perception, induit une désinhibition et peut entraîner des troubles de l'humeur et de la mémoire. De plus, le THC ralentit le temps de réaction, ce qui peut avoir des conséquences sur la coordination et la vigilance, essentielles lorsqu’on prend le volant.
En revanche, le CBD n'est pas psychoactif et agit principalement sur les récepteurs situés dans le corps. Il présente une faible affinité avec les récepteurs cannabinoïdes, ce qui signifie qu'il n'a pas d'effet direct sur le système nerveux central. Par conséquent, le CBD ne provoque pas de sensation d'euphorie ou d'altération de la perception et n’est pas addictif.
Le CBD est souvent utilisé pour ses propriétés médicinales (supervisé par des professionnels de santé). Il est reconnu pour sa capacité à réduire l'inflammation, soulager la douleur et l'anxiété. Il convient de souligner que l'utilisation du CBD à des fins médicales doit être encadrée et supervisée par des professionnels de la santé. Bien que le CBD soit considéré comme sûr, il peut interagir avec certains médicaments et produire des effets indésirables chez certaines personnes. Il est donc essentiel de consulter un médecin avant de commencer tout traitement au CBD.
La législation concernant le CBD est en constante évolution, principalement en raison de la nature relativement récente de cette molécule. En janvier 2023, la réglementation dans l'Union européenne et en France stipule que le taux de THC présent dans les produits à base de CBD ne doit pas dépasser 0,3 % en France pour être considéré comme légal. À noter que les fleurs de CBD ont également été rendues légales à partir de cette date.
Il est relativement facile de se procurer du CBD, que ce soit en se rendant dans des boutiques spécialisées ou en passant par des sites internet. Cependant, il est important de noter que les produits à base de CBD peuvent contenir des quantités variables de THC. Au-delà de la limite de 0,3 %, le CBD est classé comme stupéfiant. Par conséquent, il est crucial de vérifier attentivement la concentration en THC lors de l'achat de produits à base de CBD afin de ne pas risquer un test positif aux contrôles de drogues.
On estime qu'environ 10 millions de personnes consomment du CBD en France, sous diverses formes. Pour garantir la sécurité et la légalité des produits, il est essentiel de vérifier la provenance du CBD et d'acheter auprès de boutiques officielles et certifiées. Certains fournisseurs peu scrupuleux pourraient mentir sur le taux réel de THC présent dans les fleurs de CBD, ce qui pourrait entraîner la consommation d'un produit classé finalement comme stupéfiant.
Sur le site Drogues-Info-Service, il est possible d’obtenir des informations légales et médicales actualisées concernant le CBD.
De plus, il est important de comprendre que les délais de détection du THC varient en fonction de la consommation et du ressenti de chaque individu.
Même si la consommation de CBD respectant le taux de THC légal ne devrait normalement pas entraîner un test positif, il faut souligner que les fourchettes de détection du THC varient en fonction de la consommation et du métabolisme de chaque individu. De "faux positifs" peuvent survenir en cas de contrôle routier, ou de dépistage obligatoire dans le cadre d’un accident mortel ou corporel. Dans de tels cas, le conducteur peut demander une contre-analyse sous la forme d'un test urinaire ou d'une prise de sang afin de prouver l'absence de THC ou d’une quantité inférieure au seuil légal de 0,3 %.
Les choses ne sont effectivement pas très claires quant à la possibilité de prendre le volant en toute sécurité après avoir consommé du CBD (avec une teneur en THC légale de 0,3%). D’un point de vue mécanique, les effets du CBD sur la conduite sont toujours à l’étude. Des notes issues d’organismes ou d’associations de lutte contre les addictions mettent en avant certains effets comme une possible somnolence.
Selon le Conseil d’État, il n’y a pas d’objection : il n’existe pas d’effet psychoactif et le CBD n’est pas un produit stupéfiant.
Selon la Cour de cassation, ce n’est pas aussi clair : si des traces de THC sont retrouvées dans un test salivaire, il est possible de se retrouver coupable de conduite sous l’emprise de stupéfiants. Dès lors que le test est positif, il n’est pas important de savoir la dose absorbée ;
Face à ce flou juridique, il semble plus prudent d’éviter de conduire après avoir consommé du CBD.