La signalisation routière comprend tous les éléments implantés sur la voie publique destinés à assurer la sécurité des usagers. Elle se compose de deux grands ensembles : la signalisation verticale (avec l’installation de panneaux de signalisation directionnelle, balises, bornes, panonceaux, feux de signalisation et feux tricolores) et la signalisation horizontale (plots et marquages au sol). En matière de sécurité routière, la signalisation et les panneaux routiers jouent un rôle important en guidant les usagers de la route dans leur déplacement. En 2014, les Pays-Bas ont expérimenté une signalisation routière originale sur autoroute : une signalisation lumineuse phosphorescente.
Le phénomène de phosphorescence est une propriété qui est observé lorsque certains matériaux continuent à émettre de la lumière après avoir été éclairés. En effet, une matière peut avoir la capacité d’emmagasiner de la lumière pour ensuite la restituer dans l'obscurité sous forme de rayonnement. La durée de l’effet phosphorescent est variable.
L’innovation mise au point par Smart Highway, la principale société d’autoroutes des Pays-Bas a consisté à mélanger une poudre photoluminescente à la peinture de base du marquage au sol. Cela permet de capter la lumière en journée et de la libérer la nuit. Ainsi des bandes phosphorescentes ont été installé sur un tronçon de 500 mètres sur une autoroute. Cependant il reste un paramètre à régler : l’autonomie du système. En effet, le scintillement obtenu n’est efficace que pendant huit heures.
En France, une start-up bordelaise a également créé une peinture contenant des pigments chimiques qui absorbent la lumière du soleil et la restituent la nuit. Elle propose d’ailleurs toute une gamme de produits intégrant des pigments qui changent de couleurs en fonction de la chaleur, du froid, de la lumière, de la pression. En novembre 2018, sur 2 km un marquage au sol phosphorescent a été placé sur la bande centrale d'une piste cyclable à Pessac. Cet aménagement urbain pour les cyclistes est encore en phase de test.
Le principal avantage des signalétiques phosphorescentes est d’offrir une meilleure visibilité pour l’ensemble des usagers de la route. Sur les routes mal éclairées et certains aménagements à risques (passage pour piétons, ralentisseur, dos d’âne, carrefour giratoire, passage à niveau, ronds-points, virages dangereux, bretelle autoroutière…) l’utilisation d’un dispositif phosphorescent (panneau lumineux ou signaux routiers au sol) permettrait d’assurer la visibilité et lisibilité du domaine routier. Un marquage au sol phosphorescent permettrait de gagner entre 50 et 100 mètres de visibilité en plus. Outre le fait d’améliorer la sécurité, ce type de signalisation offre un meilleur confort pour les conducteurs.
Ces innovations sont incontestablement bénéfiques pour la sécurité routière mais il faut savoir que le coût de ces nouvelles infrastructures reste assez élevé. Cependant l’utilisation d’une peinture phosphorescente permet d’économiser sur d’autres frais en termes d’infrastructure routière comme la signalétique, le câblage des fils électriques pour les lampadaires servant à éclairer la chaussée ou encore le coût de l'électricité pour l’éclairage public.
La phosphorescence peut être appliquée dans de nombreux secteur comme la signalisation routière (peinture au sol, panneaux de signalisation routière, barrières d’autoroutes…) pour la signalisation d’urgence (sortie de secours par exemple) ou encore pour les vêtements de sécurité réfléchissants afin de les rendre visible même la nuit.
Pour les années à venir, la société Smart Highway entend créer des autoroutes intelligentes et interactives. Elle étudie l’affichage au sol d’informations avec des peintures qui réagirait à la température ambiante, des signalisations pour la régulation du trafic comme c’est le cas pour les panneaux de dangers où les zones dangereuses seraient annoncées (dépassements dangereux, limitations de vitesse…). Sur routes et autoroutes, elle travaille aussi sur un projet qui installerait des voies de recharge par induction dédiées aux véhicules électriques. Pour recharger les batteries, il suffirait d’emprunter ces voies sans même s’arrêter.