Le mardi 28 janvier dernier, la maire sortante de Paris, Anne Hidalgo a présenté son projet pour la ville de Paris en cas de réélection en mars prochain. Il s’agira de repenser le centre-ville en renforçant la sécurité des usagers les plus vulnérables (piétons et cyclistes) avec la mise en place d’un code de la rue. Ce code de la rue doit permettre à tous les usagers de la route une cohabitation et un partage de l’espace public de façon sécurisée. Mais concrètement comment cela va se traduire ?
Le code de la route a été pensé pour les véhicules motorisés et pas vraiment pour les piétons ou les cycles. Le code de la rue a vu le jour en Belgique en 2004. En France, c’est le décret du 30 juillet 2008 qui instaure cette nouvelle notion consistant à créer une cohabitation plus apaisée en milieu urbain. La prise en compte de la vulnérabilité des piétions et des cyclistes est au cœur des principes du code de la rue.
La marche serait le premier mode de déplacement à Paris (environ 60 %), c’est pourquoi Anne Hidalgo voudrait « repenser chaque rue de Paris à l'échelle des piétons ». Dans le code de la rue qu’elle souhaite mettre en place, elle promet notamment de créer des quartiers piétons dans tous les arrondissements. La circulation des véhicules motorisées serait limitée aux personnes à mobilité réduite, aux riverains, aux taxis, aux transports en commun, aux véhicules prioritaires et aux artisans. Le réaménagement de grandes places parisiennes permettrait également d’augmenter de 50 % la place destinée aux piétons. De plus, l’actuelle maire de Paris voudrait créer une « rue aux enfants » dans tous les quartiers de Paris. Il s’agirait d’une rue entièrement piétonnisée et aménagée avec des aires de jeux pour les enfants.
Sur le modèle de villes comme Amsterdam ou Copenhague, Anne Hidalgo voudrait faire de Paris « la capitale du vélo ». Entre 2020 et 2026, un budget de 350 millions devrait être consacré pour rendre dès 2024, 100 % des rue de Paris cyclables. Ainsi 400 nouveaux kilomètres devraient être ajoutés aux pistes existantes mais seuls les grands axes feront l'objet d’un aménagement sécurisé. Aménager une « vélorue » dans chaque arrondissement fait également partie de son programme. Il s’agit d’un axe où les vélos peuvent circuler et où le dépassement par les automobilistes n’est pas autorisé. De plus, le double-sens cyclable devrait être généralisé dans les zones 30. 100 000 places de stationnement pour les vélos seront créées en supprimant 60 000 places de stationnement individuel.
Pour faciliter le déplacement des piétons et améliorer la sécurité routière, de nouveaux aménagements comme les trottoirs traversants, les traversées en diagonale et les plateaux piétonniers seront installés. Le temps d’attente pour traverser les carrefours devrait être réduit. De nouveaux panneaux de signalisation devraient également voir le jour pour mieux orienter les piétons. Pour les personnes en situation d’handicap comme les personnes aveugles ou malvoyantes, des traversées tactiles, des fils d’Ariane ou encore des bandes de guidage pourraient leur permettre de se déplacer en toute sécurité. Enfin sur le modèle de la Croix Rousse à Lyon, des tunnels favorables aux piétons et aux cyclistes seront créer.
La mise en place du code de la rue doit répondre à trois objectifs :
Avec le code de la rue, la création de nouveaux aménagements devrait offrir de meilleures conditions de partage pour l’ensemble des usagers (piéton, cycliste, deux-roues motorisés, automobiliste ou encore les trottinettes électriques) circulant sur la voie publique. L’objectif de « 0 véhicule sur les trottoirs » est de faire du trottoir un espace réservé uniquement aux piétons. L’adoption d’une conduite respectueuse des règles du code de la route et une conduite courtoise doit permettre une cohabitation harmonieuse et sécuritaire de tous les usagers.
La réduction du nombre d’accident mortel va passer par la lutte contre les infractions routières. Les dispositifs de contrôles de la vitesse des véhicules circulant sur la route seront plus nombreux et plus dissuasifs en cas de non-respect de la limitation de vitesse. Les agents de la police municipale veilleront au respect de la priorité notamment aux passages piétons, au respect des règles de stationnement et au contrôle des émissions sonores des véhicules motorisés. La vidéoverbalisation devrait se renforcer pour protéger les aires piétonnes et les pistes cyclables. Un « permis piéton » pourrait permettre l’apprentissage des règles de circulation routière et des droits des piétons à l’école.
La question des mobilités est au cœur de la campagne pour les municipales à Paris. Réduire la pollution liée au trafic routier et améliorer la qualité de vie des habitants est un enjeu pour toutes les grandes agglomérations. Cela passe par une politique de diminution des véhicules thermiques, des deux et trois roues motorisés mais aussi par le développement d’alternatives au véhicule personnel. Tram, métro ou encore bus sont des moyens de transport qui permettent de préserver la planète. En adoptant la bicyclette ou en circulant à pied vous réaliserez des économies (pas d’abonnement ou de carburant à acheter) et en plus vous resterez en bonne santé !